L'Europe, c'est
la paix !

 
C'EST FAUX!

 
LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE
N'A PAS CONTRIBUÉ À LA PAIX

"L'Union européenne est une question 
de guerre et de paix"

"La construction européenne ou la guerre." Derrière cette alternative simpliste, se cache le terrorisme européiste le plus primitif. La construction européenne aurait apporté la paix sur le continent, et par conséquent, ceux qui s'y opposent seraient des fauteurs de guerre qui veulent ramener la barbarie en Europe. Ainsi dans un discours fameux prononcé à Louvain en février 1996, l'ancien chancelier Helmut Kohl menaçait: "l'Union européenne est une question de guerre et de paix".
L'Europe de l'ouest est certes en paix depuis 1945 mais la construction européenne n'y est pour rien.
 



Affiche de la propagande officielle,
lors de la campagne de ratification du traité de Maëstricht en 1992
Au moment où la République fédérale de Yougoslavie était déchirée par la guerre,
les européistes appelaient à fédéraliser l'Europe, pour éviter les guerres...

Seules la guerre froide et l'OTAN ont apporté la paix en Europe
Europe!La gentille fable européiste veut que quelques européens de bonne volonté (Robert Schuman, Jean Monnet, Konrad Adenauer, Paul-Henri Spaak, Alcide de Gasperi...), soucieux d'en finir avec les horreurs de la guerre, décidèrent de lancer l'unification de l'Europe. De cette prodigieuse idée, naquirent la CECA, le traité de Rome, la CEE et enfin l'Union européenne. D'après les européistes, ce serait cette succession de "machins" qui aurait empêché la guerre.
La réalité est bien différente: en 1945, la menace soviétique s'est substituée à la menace allemande, obligeant les ennemis d'hier à se réconcilier face au danger commun; cette menace a en outre eu pour conséquence l'établissement de bases américaines dans tous les pays d'Europe de l'ouest (jusqu'en 1966 en France), et la participation de ces pays à l'Alliance atlantique. Imagine-t-on une guerre entre pays occupés par l'armée américaine? Non, évidemment, et le secrétaire d'État américain Madeleine Albright est fondé à affirmer (1) que c'est l'OTAN, et non la construction européenne qui a réconcilié les pays européens.
Après 1949, quand l'Union soviétique se dota de l'arme atomique, la guerre en Europe devint improbable, et comme le soulignait Alain Juppé, pour une fois bien inspiré, "seule la force de dissuasion a pu apporter un demi siècle de paix sur le continent européen" (2).
 

La bête de guerre muselée
par la Société des nations
Literary Digest 13/9/1919
Cette idée qu'un organisation, quelle qu'elle soit, puisse empêcher la guerre n'est guère nouvelle: elle rappelle les aveuglements des milieux pacifistes des années 20 et 30 qui amenèrent la France et la Grande-Bretagne à baisser la garde, persuadées que la Société des Nations, à laquelle adhéraient les belligérants de la première guerre monde, interdisait tout recours à la guerre. On rappellera par exemple le genre de niaiseries iréniques que l'on pouvait lire et voir dans la presse française et anglaise dans l'entre deux guerres:

 
Europe!"Quand on dit «la construction européenne c'est la paix», on confond la cause et la conséquence. La paix n'est pas la conséquence de la construction européenne, elle en a été la condition. C'est le désir de paix et de coopération qui permet de construire des institutions européennes et non l'inverse."(3)
Les motifs de guerre ont disparu
Europe!Imagine-t-on que la France et l'Allemagne puissent se faire la guerre pour le charbon de la Sarre ou le minerai de fer lorrain? Non, évidemment.
Il n'y a plus de guerre aujourd'hui en Europe de l'ouest parce que les motifs économiques de se faire la guerre ont disparu.
On se battait autrefois pour des territoires afin d'exploiter ses matières premières ou ses ressources agricoles. Au siècle dernier, ceux qui disposaient des matières premières et des ressources agricoles disposaient de la puissance. Les dernières décennies ont montré que la prospérité ne dépend plus de ces deux éléments: la révolution agricole, avec les engrais, ont rendu chaque pays européen autosuffisant pour leurs besoins alimentaires; le nucléaire a diminué grandement la dépendance énergétique; l'exemple du Japon, de Taiwan, de Singapour et de Hong-Kong montre qu'un pays peut très bien prospérer sans matières premières.
En outre, presque plus personne, en raison de l'individualisme croissant dans les pays occidentaux, n'est prêt à sacrifier sa vie pour défendre son pays. Si des tensions devaient survenir, la pression de l'opinion publique serait aujourd'hui beaucoup plus forte qu'hier pour trouver des solutions pacifiques.
Le fédéralisme n'empêche pas les guerres
Europe!De la Yougoslavie à la Tchétchénie ou au Nigeria, le fédéralisme n'a jamais empêché les États qui le composent de se faire la guerre.
Les européistes, munis de toute leur inculture historique, affirment que la possession d'une monnaie commune donnera aux Européens un sentiment de communauté de destins: en effet, le rouble a donné aux peuples de l'empire soviétique le sentiment si fort d'un destin commun qu'ils ont saisi la première occasion pour se séparer; même chose pour la couronne qui prétendait lier les Tchèques et les Slovaques. Quant au dinar yougoslave, on a vu à quel point il a cimenté la fraternité entre les Serbes et les Croates...
On objectera peut-être que les exemples cités ne sont pas des démocraties et que le séparatisme exprimait surtout une volonté de rompre avec le totalitarisme. Mais on peut citer des fédérations démocratiques qui ont été, elles aussi, la proie de tensions ou de guerre séparatistes: les États-Unis de la guerre de sécession notamment. Quant à la Belgique, si une guerre entre les Flamands et les Wallons est improbable, les tensions séparatistes mèneront peut-être à la scission, et comme partout ailleurs, la possession d'une monnaie commune depuis 1848 n'apaise pas les rancoeurs entre les deux communautés.
 
 
Europe!La construction européenne n'a en rien contribué à la paix en Europe. «La construction européenne ou la guerre» est une absurdité et un chiffon rouge, que les européistes agitent périodiquement pour imposer aux peuples, légitimement attachés à la paix, une Europe fédérale.



Notes
(1) The Economist 15/02/97
(2) Le Figaro 27/8/95
(3) Henri Guaino La France est-elle soluble dans l'Europe Albin Michel 1999 p.126

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