Liste (non exhaustive) d'ouvrages récents parus sur les dangers ou l'inutilité de la construction européenne. On notera que certains sont publiés chez de petits éditeurs. Toutefois on les trouve dans les bonnes librairies, mais aussi parfois à la FNAC.
Adresse des éditions FX de Guibert: 3, rue Jean-François Gerbillon. 75006 PARIS
NB: certains auteurs récuseraient peut-être le label "eurosceptique", toutefois la teneur de leurs écrits ne laisse guère place au doute.

Jean-Claude BARREAU Le coup d'État invisible (Albin Michel 1999)

Ouvrage très salutaire de vulgarisation des idées eurosceptiques. À conseiller vivement à tous les eurobéats, aux euro-indifférents, aux eurosceptiques de fraîche date.

L'Allemagne a-t-elle vraiment changé? L'auteur, universitaire enseignant la littérature allemande et lectrice attentive de la presse germanique n'en est pas persuadée. Une charge parfois excessive mais souvent convaincante qui confortera ceux qui, comme les auteurs de ce site, doutent de l'histoire officielle qui nous enseigne que les nazis étaient des Martiens débarqués en Allemagne en 1933 et repartis sur leur planète en 1945...

Trois lettres ouvertes adressées à Chirac, Pasqua et Chevènement. L'auteur, ancien «nègre» de Séguin, de Boutros-Ghali et de Chevènement est aujourd'hui député au «parlement» européen, élu sur la liste Pasqua- Villiers. Il s'y révèle tel qu'il est sur les ondes: passionné, avec de nombreuses trouvailles et bonheurs de plume.

Le titre du livre laisse perplexe; est-ce encore un traité de «médiologie» ou un reportage sur le Kosovo, pense-t-on de prime abord? Heureusement pas. Et le sous-titre détrompe immédiatement: "Après l'Europe, la nation?". Un bref rappel historique que certains à gauche, mais pas seulement, feraient bien de méditer. Il est entre autre expliqué pourquoi nation et république sont indissociables en France, au point d'être deux synonymes.

À 16 personnes d'âge, d'origine et de notoriété différentes, Alain Griotteray a demandé un texte sur l'idée qu'elles se faisaient de la France. Que du beau monde: Éric Zemmour (le journaliste honnête du service politique du Figaro) , Christian Jelen (c'était un des derniers républicains de droite, il est mort il y a quelques mois), Jean-Jacques Rosa (voir plus bas), et d'autres Coûteaux (le monarchiste de gauche -il lui sera beaucoup pardonné...), le juge Gallot..

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"Voyage au bout de l'Allemagne"? Le titre est trompeur et c'est tant mieux. Plutôt qu'un pamphlet outrancier (célinien diraient les esthètes du Monde des livres qui découvrent au moins un nouveau Céline chaque jeudi...) le livre est une recension de faits qui montrent l'Allemagne telle qu'elle est: nazie? sûrement pas! Hégémonique? Évidemment! "L'Allemagne est européenne, car l'Europe est allemande" écrit l'auteur, et nous ne dirons pas le contraire!
À noter: l'auteur a essayé de faire la pub de son livre sur le "livre d'or" de l'Ambassade d'Allemagne en France. Il a été évidemment censuré; le texte n'était  pourtant pas bien méchant. Pour en savoir plus cliquer ici >>>

Henri GUAINO-Daniel COHN-BENDIT La France est-elle soluble dans l'Europe? (Albin Michel/ Fondation Marc Bloch 1999)

Sur le ring: d'un côté un Allemand qui voulait détruire la France en 68 par la révolution, et qui veut toujours la détruire par l'Europe; de l'autre un séguiniste qui n'a pas retourné sa veste (ou plutôt le séguiniste qui n'a pas retourné sa veste...). Le livre est la retranscription d'un «débat» tenu à Sciences-Po. Ceux qui reviennent de la planète Mars et ceux qui n'ont pas entendu «Dany» cent fois à la télé ou à la radio ne sont peut-être pas encore convaincus que «Dany» est un Boche imbécile et consternant, voilà un livre pour les déniaiser. Guaino est lui assez convaincant.

Édouard HUSSON L'Europe contre l'amitié franco-allemande (F.X.de Guibert 1998)

L'auteur montre que la réunification allemande a durablement affecté les relations franco-allemandes et que la tentative de se rapprocher en imposant une fédéralisation contraignante par le traité de Maëstricht accentuera les divisions. Car la fédéralisation consacrera la prépondérance politique de l'Allemagne, lourde de tensions futures, alors que la construction se faisait auparavant sur une base d'égalité entre les États européens.

On connaît la ritournelle: le nazisme a été un accident de l'histoire européenne et non pas l'aboutissement d'une histoire uniquement allemande et qui ne pouvait se produire qu'en Allemagne.
Le livre retrace l'histoire du pangermanisme et montre comment celui-ci a contaminé l'ensemble de la société allemande. En France, le nationalisme agressif de l'époque n'a jamais regroupé que quelques agités autour de Déroulède ou Boulanger. En Allemagne, des puissantes ligues pangermanistes (fortes de millions de membres et de relais universitaires et journalistiques considérable), aux socialistes, la totalité du pays était gangréné. À propos des socialistes allemands, l'auteur rappelle un fait peu connu: aux congrès de l'Internationale socialiste, tous les représentants européens affirment leur pacifisme et s'engagent à refuser les crédits militaires. Ainsi, en 1913, les socialistes allemands votèrent contre le projet de loi militaire, mais pour son financement... Bien entendu, la même année, les socialistes français rejetérent tous les crédits militaires.
Un pavé de 700 pages dont 300 de notes... Il est vrai que quand on s'écarte de la ligne historique officielle des germanistes multimédias du genre Grosser ou Rovan, il est conseillé d'être sûr de ses sources et de les publier. Au risque d'ennuyer le lecteur...

Brillante réhabilitation d'une idée que la classe médiatico-politique juge diabolique ou dépassée. Extrait: "Que vive la nation, l'idée de nation! Qu'elle ne se dilue pas dans l'anglo-yankee de l'Union européenne, et qu'elle ne soit pas rejetée par l'usage qu'en auront fait les nationalistes! Qu'elle se développe de nouveau avec la démocratie!" (p.95)

Synthèse des idées politiques de Charles Pasqua sur la construction européenne. En annexe, des discours qu'il prononça au moment du référendum sur Maëstricht et l'appel de Cochin. (Le brillant discours eurosceptique de Chirac en 1978. Chirac l'a d'autant plus vite oublié qu'il est de notoriété publique que ce n'est pas lui qui l'a écrit, mais Marie-France Garaud et Pierre Juillet)

L'auteur, chercheur à la Sorbonne, passe en revue les principaux mythes européistes: mythe des pères fondateurs, mythe de la nation européenne, mythe du sens de l'histoire qui imposerait une inéluctable Europe fédérale. Un outil très précieux. Beaucoup d'eurosceptiques agacent par leurs "arguments" émotionnels. Ici, rien que des arguments logiques.

Les analphabètes de "la gauche de gauche" (Bourdieu, Halimi, les penseurs d'ATTAC...) prétendent que l'euro est un projet libéral et monétariste... C'est totalement faux. L'auteur, prof d'économie à Sciences Po Paris, et responsable des seules pages intéressantes du Figaro (pages "cheminement du futur" dans l'édition du vendredi) montre pourquoi l'euro n'est ni viable ni souhaitable, d'un point de vue libéral. Un livre un peu technique mais accessible aux non-économistes, et qui redonne espoir: l'auteur prévoit la désintégration de l'euro.

Histoire des relations franco-allemandes de 1945 à nos jours. Indispensable pour connaître quelques faits peu connus sur nos "amis" d'outre-rhin. Entre autre, le fait que les Allemands ont toujours privilégié leur relation avec les États-Unis sur leur rapport avec la France, ont sabordé en 1963 la proposition du Général de Gaulle de constituer une armée européenne hors de l'OTAN, se sont toujours opposés à la force de dissuasion  française, etc...

L'avocat montre que l'attachement à la France ne tient pas qu'à l'histoire mais aussi et surtout à la littérature et à la langue française. Ce livre est bienvenu: il comble un vide qui ne pouvait pas l'être par les historiens et les hommes politiques eurosceptiques.

Les idées de Philippe de Villiers et de Georges Berthu (parlementaire européen sortant) sur la construction européenne et, comme le titre l'indique, des propositions pour une Europe différente.