Les
peuples
européens sont |
européenne! |
C'EST FAUX! |
LES
PEUPLES EUROPÉENS SONT MAJORITAIREMENT
HOSTILES
OU INDIFFÉRENTS À L'UE
Si
les peuples sont si favorables,
pourquoi
ne les consulte-t-on jamais?
Les
dirigeants européens ont tous, plus ou moins, une idéologie
fixe: il faut construire l'Europe fédérale.
Mais
ils ont un obstacle de taille à surmonter: l'hostilité des
peuples au fédéralisme. Pour cela, il leur faut d'une part
étouffer le débat sur l'Europe et procéder d'autre
part à la fédéralisation par petites étapes
discrètes.
Nous
détaillons ici le processus.
Les peuples hostiles ou indifférents
au fédéralisme
Contrairement
à ce que les médias et les dirigeants européens prétendent,
les peuples de tous les pays européens sont hostiles à l'Europe
fédérale. Ce n'est pas un hasard si les quelques sondages
commandés par les européistes sont toujours très vagues
dans la formulation de leurs questions: "Êtes-vous satisfaits de
la construction européenne?". Dès lors que 99% des Européens
ne savent pas en quoi consiste concrètement l'Union européenne,
et seraient incapables de dire ce qu'est l'Acte unique, le principe de
subsidiarité, ou de citer le nom de deux commissaires européens,
ils répondent un vague oui, au bénéfice du doute.
À
part en Grande-Bretagne, où la presse écrite est, à
l'exception du Guardian et du Financial Times, largement
eurosceptique, il est rarissime que l'on interroge l'opinion par la question
simple et directe: "souhaitez-vous une Europe fédérale?"
Le
seul média diffusé en France, à notre connaissance,
à l'avoir posée a été publié en 1994:
et bien sûr ce n'est pas un journal français, mais un journal
britannique, The European (13-19
mai 1994; institut MORI). Il apparaît que dans
tous les pays de l'Union européenne (sauf en Espagne), les Européens
s'opposent à la perspective d'une Europe fédérale.
Globalement, 49% des Européens s'opposent
à davantage de fédéralisme, contre seulement
32% qui y sont favorables.
L'enquête
Eurobarometer,
menée directement par Eurostat, le bureau de statistiques de l'Union
européenne, donc pas spécialement neutre, a interrogé
les Européens sur ce qu'ils ressentiraient si l'Union européenne
se disloquait: les pays qui bénéficient le plus des fonds
structurels (Espagne, Irlande, Portugal, Grèce) et le Luxembourg
sont seuls à avoir une majorité qui regretterait l'UE. Dans
les autres pays l'indifférence le disputerait au soulagement.
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En France 38% seulement se désoleraient d'une dislocation de l'UE, alors que 39% s'en moqueraient et (pour l'instant seulement!) 13% s'en réjouiraient. |
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Même le service des statistiques de Bruxelles admet que 52% des Français sont hostiles ou indifférents à l'Union européenne. |
Les
Français indifférents à l'Europe
Ce sondage d'Eurostat est
confirmé par une enquête du CNRS (observatoire inter-régional
du politique). À la question: êtes-vous attaché à
la France, à l'Europe, à votre région, etc... Les
réponses sont édifiantes et relativise la prétendue
«demande d'Europe». Les Français sont massivement attachés
(très ou plutôt) à la France, à plus de 92%,
alors que seuls 47% d'entre eux sont attachés à l'Europe.
Toutes les autres appartenances
locales, de la commune à la région, sont nettement plus ressenties
et revendiquées, même les régions, pourtant souvent
décrites comme des entités uniquement administratives.
Êtes-vous attaché à... | ||||||||||||||||||||||
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Source:CNRS Observatoire interrégional du politique. Le Monde 14-15/2/99 |
La
jeunesse eurosceptique
Et contrairement à
ce que prétendent les médias européistes, l'euroscepticisme
n'est pas l'apanage du troisième âge qui compte encore en
anciens francs, alors que la jeunesse, elle, se passionnerait pour la construction:
un sondage auprès des lycéens conduit pour le magazine Phosphore
de
janvier 1999, il ressort que 40% des sondés sont indifférents
ou sceptiques face à l'euro, 25% s'en inquiètent et seulement
33% sont optimistes. Se sentent-ils européens? Seuls 7% d'entre
eux... À la question: "À quoi vous sentez-vous appartenir:
au monde, à l'Europe, à la France, à votre région,
à votre ville, à votre quartier?
Les réponses sont
aussi édifiantes que celles de leurs aînés: qu'on en
juge par le tableau.
èLa jeunesse n'est pas partisane de l'Europe! | |||||||||||||||||||||||||||||
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L' Europe
est "sixième et dernière réponse. Le vieux phare universel
des espérances, n'est plus pour [la jeunesse] qu'une lanterne rouge",
commente Paul-Marie Coûteaux (La puissance et
la honte p.48).
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Les élections européennes:
preuve supplémentaire
de l'euroscepticisme
des Français
Mieux que tous les sondages, les élections européennes ont démontré l'ampleur de l'indifférence et l'hostilité à l'Europe en France.
L'abstention
massive
Avec
plus de 53% d'abstention, l'indifférence à la construction
européenne devrait être une évidence admise par tous.
Bien entendu, il n'en est rien. Les Diafoirus de la politologie et des
médias ont rivalisé de mauvaise foi pour tenter d'expliquer
que l'abstention n'est pas un désaveu de la construction européenne.
L'himalaya de la malhonnêteté a consisté, un mois avant
le scrutin, à expliquer que "dans leur majorité, les opinions
publiques demandent une construction européenne plus rapide, en
ignorant les institutions actuelles". (Jérôme
Jaffré Le Monde 28/5/99) Qui peut être
dupe de pareilles sornettes?
La
carte de l'abstention et celle du non à Maëstricht se recoupent
presquent totalement si bien qu'on est fondé à penser que
beaucoup d'abstentionnistes avaient refusé l'intégration
européenne sept ans plus tôt.
Certains
ont également avancé que l'abstention aux européennes
s'inscrivait dans un mouvement général de désintérêt
pour la vie politique. Admettons. Il est exact qu'une abstention grandissante
est constatée à toutes les élections, mais la participations
aux présidentielles, aux législatives, etc est toujours supérieure
à 65%. Nos experts n'expliquent pas pourquoi seules les européennes
ne mobilisent que moins de la moitié de l'électorat.
13 juin 1999 |
À L'EUROPE |
|
|
|
Abstentionnistes |
21 364 521
|
Hollande |
3
873 901
|
Pasqua |
2 304 285
|
Sarkozy |
2
263 476
|
Chasseurs |
1 195 727
|
Bayrou |
1 638 680
|
Hue |
1 196 310
|
Cohn-Bendit |
1 715 450
|
Le Pen |
1 005 225
|
||
Laguiller |
914 680
|
||
Mégret |
578 774
|
||
TOTAL |
28 559 522
|
TOTAL |
9
491 507
|
Part de l'électorat |
71,17%
|
Part de l'électorat |
24,40%
|
Le
total des eurosceptiques
Pour
se consoler, les européistes n'ont rien trouver de mieux que d'additionner
les voix des listes fédéralistes pour en conclure que celles-ci
étaient arrivées nettement devant le total des voix eurosceptiques:
9,5 millions pour les européistes et 7,2 millions pour les eurosceptiques.
(Noter
que quand les eurosceptiques font Ce même calcul, l'intelligentsia
s'esclaffe ou s'indigne: "quoi? Vous voulez une grande coalition Pasqua-
Laguiller- Gremetz- Le Pen?". Leur impartialité ne semble pas leur
souffler à l'oreille, que si pareille coalition est en effet grotesque,
la perspective d'une coalition Madelin -Sarkozy -Voynet -Jospin serait
savoureuse également...)
Leur
calcul est biaisé puisque il ignore les 21 millions d'abstentionnistes,
qui répétons-le, compte plus d'eurosceptiques ou d'«euro-indifférents»
que de partisans de l'Europe.
Un
des chefs de l'escadrille des journalistes européistes, Alain Duhamel,
nous avait prévenu (Libération
23/4/99): "Le non à l'Europe ne rassemblera
plus 49% des voix". Si tel est le cas, pourquoi refuser catégoriquement
tout référendum sur les prochains abandons de souveraineté?
La question est faussement naïve: s'il était donné aux
Français une nouvelle occasion de dire non à l'Europe fédérale,
ils se mobiliseraient comme ils l'ont fait en 1992 et le résultat
serait incertain.
|
Contrairement à ce que prétend la propagande européiste, les élections européennes ont montré l'ampleur du désintérêt ou de l'hostilité des Français à la construction européenne. |
La fédéralisation rampante
Le
précédent de la CED
Face à cette hostilité
au fédéralisme des peuples européens, les dirigeants
ont retenu la leçon de l'échec de la CED (communauté
européenne de défense) en 1954. Il avait été
décidé en mai 1952 de créer une armée commune
européenne sous contrôle américain, déclenchant
un tollé en France si bien que le Parlement rejeta le traité
instituant la CED en août 1954. Les européistes ont aussi
observé que dans les seuls pays qui avaient soumis à référendum
le traité de Maëstricht, celui-ci avait été rejeté
(au Danemark) ou approuvé par une faible majorité (en France).
Les Irlandais se sont certes montrés plus enthousiastes, mais pour
l'Irlande l'Europe semble être une nécessité alimentaire.
Ils ont donc compris qu'une
fédéralisation trop brutale serait brutalement rejetée,
aussi ils se sont convaincus d'avancer masqués.
Le procédé
n'est pas nouveau: déjà en 1960, De Gaulle commentait: "après
le rejet de la communauté européenne de défense, les
inspirateurs de cette entreprise ont fui comme la peste les mots
de supranationalité et de fédéralisme. Ils ont compris
qu'ils couraient à un nouvel échec s'ils y allaient franco.
Mais ils n'ont pas changé de convictions." (2)
Fédéraliser
sans le dire
Plutôt qu'une fédéralisation
immédiate vouée à l'échec, ils procèdent
par petits pas, jurant à chaque étape de la fédéralisation,
que l'abandon de souveraineté auquel ils viennent de procéder
est ou bénin, ou d'ordre technique, ou la conséquence inéluctable
des traités antérieurs, etc...
Dans le cas du traité
d'Amsterdam, les européistes n'ont cessé de brandir l'un
ou l'autre de ces arguments comme autant de prétextes pour ne pas
procéder à un référendum sur le traité.
Bien entendu, tous ces arguments n'étaient que des arguties dérisoires
visant à empêcher que les Français ne se prononcent.
Le
fédéralisme clandestin en Grande-Bretagne
La marche clandestine vers
l'Europe fédérale ne concerne pas que la France. En Grande
-Bretagne également, le fédéralisme avance masqué:
le site EuroFAQ (voir liens) montre la duplicité des politiciens
britanniques pour déjouer l'euroscepticisme des Anglais: le premier
ministre de l'époque qui fit adhérer la Grande-Bretagne à
la CEE, Edward Heath, déclara à la Chambre des Communes le
25/2/1971: "il n'y aura pas d'ébauche d'Europe fédérale".
Interrogé par la BBC 20 ans après (1/11/91),
à la question "une monnaie unique, des États-Unis d'Europe,
aviez-vous cela en tête quand vous avez fait entrer la Grande Bretagne?",
il répondit: "oui, bien entendu". No comment...
Le débat confisqué.
Ne jamais discuter de l'Europe
Pour
continuer à fédéraliser l'Europe, les européistes
doivent donc étouffer les questions européennes. Jamais les
politiciens n'ont consenti à engager le débat sur l'Europe.
En 1992, il y a eu certes un référendum sur l'Europe, pour
ratifier le traité de Maëstricht, mais ce n'est pas pour débattre
de l'Europe que François Mitterrand l'a proposé: quand il
a choisi la voie référendaire au printemps 1992, les sondages
pronostiquaient un «oui» massif, de l'ordre de 65%. Mitterrand,
dans un contexte politique difficile, espérait retirer un ballon
d'oxygène d'un succès du «oui» et de la division
de la droite sur l'Europe.
Hélas
pour lui, le débat s'est invité en dépit des européistes.
Le
discours de Philippe Séguin à l'Assemblée nationale
le 4 mai 1992 a secoué l'unanimisme de la classe politique sur l'Europe.
On connaît la suite: les Français se sont intéressés
au débat, le texte du traité a rencontré un relatif
succès de librairies, plusieurs milliers de personnes, même
au mois d'août, assistaient à chaque réunion
des partisans du «non».
Pris de panique quand les
sondages favorables au «oui» commencèrent à fléchir,
les européistes déclenchèrent un matraquage
médiatique sans précédent, prédisant les pires
tragédies si les Français votaient mal. On rappellera, entre
mille autres, l'article de l'ancien directeur du Monde l'avant-veille
du référendum: "un «non» au référendum
serait pour la France et l'Europe la plus grande catastrophe depuis les
désastres engendrés par l'arrivée au pouvoir de Hitler".
On notera la finesse du trait... Finalement le «oui»
l'emporta de justesse.
Les européistes ont
senti passer le vent du boulet, et ils se jurèrent que ce maudit
référendum serait le dernier et qu'à l'avenir les
questions européennes resteraient l'apanage d'une gentry
convaincue d'avance, à l'abri de ces peuples qui ne comprennent
pas qu'on fait leur bonheur malgré eux. Ce qui ne les empêche
pas d'affecter périodiquement, avec des trémolos
dans la voix, de se lamenter du peu d'intérêt de l'opinion
pour l'Union européenne et de déplorer l'abstention massive
lors des élections européennes, alors qu'ils font tout pour
étouffer le débat sur l'Europe.
Les peuples européens sont tous hostiles au fédéralisme. C'est pourquoi les politiciens refusent obstinément tout référendum, chaque fois qu'un traité consacre de nouveaux abandons de souveraineté, et qu'ils procèdent à la fédéralisation clandestine de l'Europe. |
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