L'Union européenne, |
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Les
européistes manquent d'arguments pour imposer aux peuples la fédéralisation
de l'Europe. Tout ce qui ce qui constitue l'identité de l'Europe,
les européistes le récupèrent, le manipulent et en
tirent de prétendues "lois" qui imposeraient la construction d'une
Europe fédérale.
La quintessence actuelle de ce détournement
est probablement le livre l'Europe expliquée à mon fils
de Christine Ockrent (Laffont 99). On y retrouve un condensé des
idées creuses qui traînent sur l'Europe. Celle que les flagorneurs
de la faune médiatique parisienne appellent "la reine Christine"
(reine Ockrent? sans aucun doute, mais reine du royaume des... ) y explique,
sous l'aspect d'une belle histoire expliquée à un gamin,
les raisons pour lesquelles la bavarde croit qu'il faut une Europe fédérale.
Les Européens sont-ils issus
d'une civilisation commune? Il faut donc une Europe fédérale!
Il y avait au Moyen-Âge une
Europe des cathédrales? Il faut donc une Europe fédérale!
La France et l'Allemagne constituaient
un empire unique au temps de Charlemagne? Il faut donc une Europe fédérale!
Il y avait du temps de l'empire
romain un vaste ensemble (le limes) regroupant l'Europe occidentale?
Il faut donc une Europe fédérale!
D'autres européistes sont
encore plus intrépides et dénichent des éléments
encore plus audacieux pour "prouver" la nécessité de l'Europe
fédérale. Le livre de Christophe Réveillard (p.196
voir liens) passe en revue toutes ces inepties et a relevé dans
la prose européiste que le sourire de l'ange de la cathédrale
de Reims serait le sourire de l'Europe! (Comme le fait l'auteur, nous nous
demandons bien pourquoi les Allemands se sont acharnés à
vouloir raser cette cathédrale en 1914).
L'Amérique du nord et du
sud sont, elles aussi, largement issues de la civilisation européenne
et partagent avec l'Europe les valeurs de démocratie. Pour autant,
mis à part quelques rêveurs et quelques sectes mondialistes,
personne n'envisage la construction d'un État fédéral
regroupant l'Europe et les Amériques.
Airbus et
Ariane sont des succès d'Européens
Ce ne sont
pas des succès de l'Union européenne
À court d'arguments pour justifier la fédéralisation de l'Europe, les européistes évoquent constamment les succès d'Ariane et d'Airbus comme autant d'exemples de succès de la construction européenne. C'est un bobard doublé d'un hold-up. Ariane et Airbus sont certes de beaux succès, mais des succès d'entreprises européennes. Certainement pas un succès de la construction européenne.
Le cas d'Ariane
L'Union
européenne est totalement étrangère à la réalisation
d'Ariane. Elle n'est à l'origine ni du projet, ni de sa mise en
oeuvre, ni de son financement.
Le site d'Arianespace
montre la répartition de l'actionnariat de cette société.
Source
Arianespace
Le détail de l'actionnariat est le suivant:
France: 55,54% (Aerospatiale, Air Liquide, Banque Sanpaolo de Paris, Cegelec, Centre National d'Etudes Spatiales(CNES), Clemessy ,Compagnie Deutsch, Paribas, Crédit Lyonnais, Geneval SA (Société Générale), In-Snec, Matra Marconi Space France, SAFT, Sextant Avionique, SFIM, SNECMA, Société Financière Auxiliaire (BNP), Thomson-CSF , Particuliers) Allemagne: 18,58% (Bayerische Vereinsbank, DaimlerChrysler Aerospace, Dornier GmbH, Dresdner Bank Aktiengesellschaft, MAN Technologie AG, Westdeutsche Landesbank, Girozentralle) Italie: 8,11% (SNIA BPD S.p.A., Fiat Avio S.p.A., Finmeccanica S.p.A.) Belgique: 4,17% (ALCATEL-ETCA SA, Sté Anonyme Belge de Constructions Aéronautiques (SABCA), Techspace Aero) Grande-Bretagne: 3,0% (GEC-Marconi Avionics (Holdings)Ltd, Matra Marconi Space U.K., Meggit (U.K.) Ltd) Suisse: 2,56% (Compagnie Industrielle Radio-Electrique CIR, Oerlikon -Contraves AG, SF-Entreprise Suisse d'Aéronautique et de Systèmes) Espagne: 2,47% Construcciones Aeronauticas SA(CASA), CRISA, Sener Ingenieria Grupo de SA) Suède: 2,28% (SAAB Ericsson Space AB, Volvo Aero Corporation) Pays-Bas: 2,09%(ABN Amro Bank N.V., Fokker Space B.V.) Danemark: 0,66% (Alcatel Danmark A/S, Den Danske Bank) Norvège: 0,30% (AME Space AS, Raufoss Technology A/S,Kongsberg Gruppen ASA) Irlande: 0,24% (Adtec Teoranta, Devtec Ltd.)Trois constats s'imposent:
Le cas d'Airbus
Le
site d'Airbus Industrie lui aussi détrompera
les naïfs qui associent l'Union européenne aux succès
d'Airbus. Une de ses pages y détaille l'histoire de la création
d'Airbus. "Bien que le consortium fût créé en 1970,
ses débuts remontent au milieu des années 60", "les gouvernements
français, britanniques et allemands autorisèrent un effort
multinational en 1967 pour produire un avion gros-porteur de 300 places
appelé Airbus européen."
Ainsi, le
projet Airbus a été le fruit de la coopération inter
étatique de trois pays et n'impliquait en rien ce qu'on appelait
alors "le marché commun" ou "l'Europe des six" (ancêtres de
l'UE): d'une part en 1970 la Grande-Bretagne n'était pas membre
du marché commun (elle le deviendra en 1972); d'autre part si Airbus
était une initiative de l'Europe des six, pourquoi aurait-on mis
à l'écart les autres pays du marché commun disposant
d'industrie aéronautique (Fokker aux Pays-Bas, Finmeccanica en Italie).
La suite de
l'histoire du consortium Airbus montre également l'absence de la
construction européenne dans ce projet, et que l'élément
moteur d'Airbus était le gouvernement français qui imposa
à Air France et à Air Inter l'achat des premiers appareils,
quand les autres compagnies européennes, pourtant elles aussi nationalisées
à cette époque, se montraient réticentes.
L'Union
européenne n'a jamais rien produit, sinon les 320.000 feuillets
de «acquis communautaire». Si elle s'était mêlée
d'industrie aéronautique et spatiale, elle s'y serait probablement
pris avec la clairvoyance et l'intelligence qu'elle a déployées
pour la politique commune du charbon et de l'acier, si bien qu'Airbus et
Ariane, au lieu d'être des concurrents sérieux de l'industrie
américaine, seraient aujourd'hui sinistrés.
L'Union
européenne n'est pas l'Europe!
Les européistes n'ont pas d'arguments pour justifier les abandons de souveraineté requis par la construction européenne. Pour y remédier, ils détournent à leur profit les succès d'entreprises européennes auxquels l'Union européenne n'a pas contribué. |