L'euro va détrôner
le dollar !
C'EST FAUX!
L'EURO NE DÉTRÔNERA JAMAIS LE DOLLAR
ET D'AILLEURS CELA N'A AUCUNE IMPORTANCE
 

On a beaucoup entendu cette sottise lors de la naissance de l'euro. À en croire les européistes, les marchés allaient plébisciter la nouvelle monnaie et se bousculeraient pour convertir en euro leurs actifs en dollars.
"La naissance d'une devise européenne unique met en cause l'hégémonie du dollar" titrait Le Monde (1/1/99)
Un an plus tard que reste-t-il de cette belle assurance ? Rien! La réalité a été différente; en 1999, l'euro a perdu 15% de sa valeur face au dollar, 12% face à la livre sterling, 20% face au yen. Une preuve de confiance édifiante de la part des marchés...
 
 

Effondrement de l'euro en 1999
€ face au $
 - 15 %
€ face à la £
 - 12 %
€ face au ¥
 - 20 %

 

Source: El País  (27/11/99)

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Pourquoi cette débâcle?
Contrairement aux européistes, les investisseurs -notamment asiatiques- ne sont pas tous incultes; ils savent que:
1- les précédentes tentatives d'union monétaire ont TOUTES échoué.
2- même si l'euro devait perdurer, il ne remplacerait pas le dollar.
3- il y a une défiance spécifique à l'égard de l'euro.
4- Et de toute façon, supplanter le dollar n'a aucun intérêt.



Les précédentes tentatives d'union monétaire ont TOUTES échoué

Europe!L'union monétaire latine, incluant la France, l'Italie, la Belgique, la Suisse et la Grèce, a vu le jour en 1865 et a été dissoute quelques années plus tard.
En 1873, le Danemark, la Suède et la Norvège ont, eux aussi, tenté une union monétaire; celle-ci a implosé en 1924. Ainsi, des pays pourtant économiquement et culturellement très proches n'ont pas pu unir leurs monnaies. Ce n'est pas un hasard si le Danemark et la Suède ont refusé l'euro et si la Norvège refuse d'adhérer à l'UE...


Même si l'euro perdure,
il ne supplantera pas le dollar
Europe!Sous prétexte que la puissance cumulée des économies de l'"Euroland" est comparable à celle des États-Unis, l'euro serait -selon les européistes- appelé à remplacer le dollar dans les échanges internationaux.
Ce n'est pas l'avis de la plupart des économistes qui pensent que (1)"l'inertie, par exemple dans le diversification des actifs pourraient bénéficier au dollar pour plusieurs décennies. Ils rappellent les leçons de l'histoire: la livre sterling a maintenu son statut de monnaie de référence mondiale bien après la fin de l'hégémonie économique de la Grande-Bretagne".
(Les États-Unis ont dépassé la puissance économique de la Grande-Bretagne dans les années 1880 alors que la livre sterling ne s'est fait supplanter par le dollar que cinquante ans plus tard).


Il y a une défiance spécifique à l'égard de l'euro
Europe!Les européistes au début de l'année clamaient sur tous les tons que l'euro serait une devise aussi forte que ne l'était le mark et s'en réjouissaient bruyamment. Depuis l'effondrement de l'euro, les européistes nous disent que la faiblesse de l'euro sera une chance pour nos exportations... Que l'euro soit fort ou qu'il soit faible, les européistes trouvent toujours une occasion de se réjouir... Loin de nous l'idée de vouloir les détourner de cet état d'euphorie permanente, mais demandons leur simplement les raisons de cette chute.
La guerre du Kosovo qui risque d'affecter le moral des consommateurs? (Le Monde 28-29/3/99) Mais les États-Unis et la Grande-Bretagne sont impliqués dans cette guerre tout autant que la France et l'Allemagne, et pourtant la livre sterling n'a presque pas baissé face au dollar, alors que l'euro a perdu 15%. En outre à la fin de la guerre, l'euro s'est bien gardé de remonter.
La vigueur de l'économie américaine face à un «Euroland» déprimé? Effectivement, l'économie américaine est saine et vigoureuse, alors que les européistes nous avaient assuré en début d'année que l'euro serait la locomotive de la croissance mondiale quand les États-Unis aborderaient leur «soft landing». Mais là encore, l'explication n'est pas convaincante: si la chute de l'euro n'était que la traduction de la différence des cycles économiques, l'euro n'aurait baissé que face au dollar et aurait au contraire remonté face aux monnaies dont les économies vont encore plus mal que dans l'«Euroland». Or, il n'en est rien:
 
Prévisions
de croissance
Hypothèse basse
Hypothèse haute
«Euroland»
Japon
Gr.Bretagne
 
1,7 %
-2,4%
0,5% 
 
 
2,9% 
-0,5%
1,0%
 
 
Synthèse des prévisionnistes de The Economist (5/6/99)

Le tableau montre que la Grande-Bretagne aura vraisemblablement une croissance très faible en 1999. Quant au Japon, il ne sortira pas en 1999 de la récession où il a plongé depuis quelques années. L'«Euroland» aura une croissance moyenne faible, mais est mieux lotie que la Grande- Bretagne et la Japon; pour autant la livre sterling et le yen ont progressé face à l'euro.

Europe!La seule explication plausible à l'effondrement de l'euro est que presque personne ne croit à sa viabilité: les données économiques quantifiables, certes prépondérantes, n'expliquent pas entièrement la valeur d'une monnaie. À ces données, viennent s'ajouter un élément non quantifiable: la confiance. La monnaie allemande était stable parce que l'économie allemande était vigoureuse mais aussi parce que les marchés avaient confiance en la stabilité politique et sociale du pays: depuis 1945, les gouvernements allemands successifs étaient peut-être ternes mais jamais irresponsables; par ailleurs la tradition de consensus dans l'entreprise met le pays à l'abri des conflits sociaux graves. Le moins que l'on puisse dire est que ces deux éléments de stabilité ne se retouvent pas dans d'autres pays européens, à commencer par l'Italie et la France. Si bien que les marchés, quand ils évaluent leurs prises de risque, élaborent leur jugement sur l'euro à partir de leur sentiment sur l'ensemble de l'«Euroland» et plus seulement sur l''Allemagne. Dès lors, l'euro apparaît pour ce qu'il est: une monnaie bâtarde.


Supplanter le dollar n'aurait aucun intérêt
Europe! Enfin, quel intérêt les Européens retireraient-ils à ce que l'euro devienne la monnaie de référence dans le monde? Le site de l'économiste américain Paul Krugman propose un choix de textes montrant l'absurdité des idées qui traînent dans les médias depuis la naissance de l'euro: "l'euro apporte une nouvelle donne", "l'euro met fin à la suprématie du dollar", etc...
Il démontre (2) que la possession de la principale monnaie de réserve et d'échange n'a rigoureusement rien apporté aux États-Unis: D'après Krugman, le fait que le dollar soit la monnaie de réserve et d'échange du monde apporte aux États-Unis, un surcroit de richesse équivalent à... 0,1% de leur PIB. Ce qui est colossal...
 
Europe!L'euro ne sera jamais la monnaie mondiale de référence qui supplantera le dollar.
Quelques mois d'existence ont suffi pour montrer que l'euro n'inspire pas confiance aux milieux financiers. Si l'euro regagne à l'avenir la valeur qu'il a perdue face au dollar, cela ne témoignera pas d'une confiance retrouvée; cela signifiera simplement que, pour diverses raisons, les États-Unis ont décidé de laisser flotter leur monnaie, ou que le dollar est atteint d'accès de faiblesse.
En outre, la volonté affichée par les européistes de vouloir détrôner le dollar montre leur arriération économique: disposer de la monnaie de réserve et d'échange n'apporte rien aux États-Unis.

Notes
(1) The Economist 13/11/98
(2) Fortune 27/4/98

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