Site spécial euro du FTLe coût économique d'un départ de l'UE "serait léger"
Kevin Brown, Industry Editor
Financial Times du 19 février 2000

Le coût économique d'un retrait de l'Union européenne serait, en vingt ans, équivalent à moins d'un an de croissance  du revenu national, selon une enquête effectuée par un institut universitaire respecté.

Le rapport de l'Institut National de Recherches Économiques et Sociales avait été commandé par Britain in Europe, l'organisation qui fait campagne pour la participation de la Grande-Bretagne à la monnaie unique.

Britain in Europe accuse les opposants à l'euro de préparer un désastre national en défendant le retrait de la Grande-Bretagne de l'UE.

Le rapport de l'institut a suggéré que les dégâts économiques seraient légers, bien que ne soit pas prise en compte la question de l'influence politique.

Martin Weale, le directeur de l'institut a déclaré: "La participation de la Grande-Bretagne à l'UE procure des bénéfices économiques, qui sont appréciables, et je ne saurais recommander de les abandonner. Cependant il est également vrai que le ciel ne nous tomberait pas sur la tête si nous quittions l'UE."

Le rapport devait être rendu public la semaine prochaine de manière à coincider avec le lancement de la campagne de Britain in Europe qui avait pour but d'inverser le scepticisme du public à l'égard de l'UE.

Mais l'institut a rendu public le sommaire du rapport cette semaine, après avoir constaté la parution dans divers journaux d'extraits inexacts suggérant que le retrait de l'UE pourrait coûter jusqu'à 8 millions d'emplois.

M.Weale s'est dit furieux de ces extraits "absurdes", qu'il a attribués à des confidences faites à la presse par Britain in Europe et a déclaré:"Ces gens là auront du mal à comprendre les points importants".

Simon Buckby, la directeur de la campagne de Britain in Europe, a affirmé que les conclusions du rapport, selon lesquelles quelque 3,2 millions d'emploi dépendent des exportations vers l'UE, "ont éclairé telle une torche un endroit jusqu'alors nimbé de mystère. Leur travail illuminera le débat."

Le rapport conclut qu'après 20 ans en dehors de l'UE, le volume de la production serait de 2% inférieur qu'en restant à l'intérieur. Le revenu national réel est estimé à 1,5% de moins à l'extérieur de l'UE.

Le rapport affirme que 2,7 millions d'emploi dépendent directement des exportations de biens et de services vers l'UE, et que les compagnies travaillant pour ces exportateurs emploient 500.000 personnes.

Mais il estime que seulemnt 50.000 seraient perdus si les taux d'intérêt baissaient et si on laissait se déprécier le taux de change nominal. Il n'y aurait pas d'impact à long terme sur l'emploi, mais les salaires réels diminueraient.

Le rapport estime que sur cette période de 20 ans, la consommation intérieure baisserait de 2,5%, les prix à l'exportation augmenteraient de 9%, et le flux d'investissements en Grande-Bretagne baisserait d'un tiers dans l'industrie et de 10% dans les services.

Mais des droits de douane plus bas que ceux de l'UE réduiraient le prix des biens alimentaires importés de 20%, stimulant ainsi la concurrence intérieure et conduisant à une baisse de 0,5% du niveau global des prix à la consommation.

Le rapport affirme également que l'économie bénéficierait également du redéploiement de la contribution financière (4 milliards de livres) britannique à l'UE. L'économie ainsi réalisée pourrait selon le rapport être affectée à la réduction des droits de douane et des charges sociales.

Adresse de l'article en anglais http://www.ft.com/fteuro/qb23a.htm (le ft.com/emu garde en ligne ses articles quelques semaines)


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