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Captain
Euro (juillet 99)
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Mais
qui est donc Captain Euro? Un collègue de bureau insipide, qui cache
ses pouvoirs exceptionnels, comme dans certaines séries mettant
en scène d'autres übermenschen? Non, Captain Euro est
à la ville comme dans le privé: fulgurant. Ses qualités
intellectuelles, qui le disputent à son physique avantageux, font
de lui le gendre idéal. Polyglotte, curieux de tout, expert en nouvelles
technologies, il sait pourtant, en digne héritier de la sagesse
des anciens Romains, que sa mens sana doit s'épanouir dans
un corpore sano. Aussi, il distrait une partie de son temps précieux
pour faire du ski, du tennis.
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Les forces du mal du Docteur D.Vider |
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Par ailleurs, Captain Euro est-il une oeuvre de pure fiction ou ses auteurs se sont-ils inspirés d'augustes modèles vivants? En d'autres termes, sous les traits du jeune européiste, intelligent et sportif, n'a-t-on pas voulu dresser le portrait de Jacques Delors, de Jacques Santer, ou de Romano Prodi? Peut-être. Pourtant, derrière le jeune héros, nous croyons avoir reconnu le Président Monory; la devise du héros est: "utiliser l'intelligence, la culture et la logique, pas la violence pour résoudre des situations difficiles". Cette devise est également celle du Président Monory. En outre, Captain Euro est un expert en nouvelles technologies, un clin d'oeil évident au Futuroscope. Enfin, le héros a un secret: il est bionique; un accident au volant d'une voiture de course a nécessité la pose d'une protèse électronique: c'est également le secret du Président Monory: s'il a paru hésitant et vaseux lors de ses dernières présidences de séances au Sénat, ce n'est pas le gâtisme, Alzheimer ou Parkinson qu'il faut incriminer, comme certaines langues vipérines l'ont colporté, mais seulement une défaillance de ses protèses bioniques. Quant à la voiture de course, c'est une allusion sans équivoque au passé de garagiste du Président Monory. |
Europa
muß Deutsch sprechen (juin 99)
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Si la
confusion qui a caractérisé les premiers mois de l'équipe
Schröder n'avait pas éclairci la situation, depuis quelques
semaines le doute n'est plus permis: le hasard du calendrier avait fait
que l'Allemagne présidait l'Union européenne lors de la guerre
en Yougoslavie, si bien que l'Allemagne s'estimait fondée à
prendre la tête des efforts diplomatiques européens, pour
rapprocher la Russie de l'OTAN notamment. En mars 99, d'après
The
Economist (5/6/99), seule
l'intervention du patriarche de la social-démocratie allemande,
Helmut Schmidt, avait dissuadé Schröder d'en découdre
avec la France en imposant la réforme de la PAC la plus conforme
aux intérêts allemands.
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Le fond de l'affaire est discutable: avec près de 90 millions de «locuteurs» (comme on dit joliment à la fac Paris-VII) l'allemand est la langue la plus parlée en Europe, loin devant les quelque 60 millions d'anglophones ou de francophones: aussi il n'est pas illégitime d'accorder à cette langue une place importante, même si le français est nettement plus parlé que l'allemand comme seconde langue, d'après l'enquête d'Eurostat: |
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Quelle
que soit la légitimité des demandes allemandes, c'est le
procédé qui est choquant: au lieu d'aborder sereinement la
question lors des sommets européens, l'Allemagne envoie ses courriers
menaçants à un petit pays, certaine que le rapport de force
va imposer ses intérêts. L'Allemagne était friande
de ces méthodes entre 1933 et 1939, mais on croyait cette période
révolue. Plus exactement, certains le croyaient...
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Une
ère nouvelle est arrivée (juin 99)
On a suffisamment moqué
dans ces pages les partisans de l'Europe pour ne pas leur reconnaître
aujourd'hui une certaine forme de talent. La perfection dans la mauvaise
foi: l'euro s'effondre face au yen? Victoire! C'est la preuve de "l'avènement
d'une ère nouvelle dans les relations monétaires internationales!"
(Le Monde 23/6/99) Pourquoi?
Mais parce les Japonais sont intervenus pour enrayer cette chute, prouvant
ainsi qu'ils ne sont plus obsédés par la seule parité
dollar-yen!
Admirons ce raisonnement
qui devrait figurer dans les anthologies de la malhonnêteté
européiste: la réalité se rappelle au souvenir des
européistes par un fait gênant; essayer d'expliquer les raisons
de ce fait serait plus gênant encore; il faut alors masquer la réalité
par des arguties idéologiques comme autant de rideaux de fumée.
Et le tour est joué.
L'euro baisse face au yen.
C'est gênant car cela réduit à néant la principale
explication européiste sur l'effondrement de l'euro face au dollar:
la meilleure santé de l'économie américaine. Si tel
est le cas, pourquoi l'euro baisse-t-il face au yen, alors que la situation
économique est meilleure en Europe qu'au Japon? Les européistes
n'en disent mot car ce serait avouer la cause de la faiblesse de l'euro:
sa viabilité est douteuse et il est loin d'être acquis qu'en
2002, il remplacera les monnaies nationales. Comment éviter de mettre
à jour ces vérités gênantes? En bombardant l'auditoire
d'idéologie européiste sur la prétendue ère
nouvelle dans laquelle le monde serait entré: la naissance de l'euro
aurait contraint le Japon à ne plus se préoccuper que du
seul dollar, écornant ainsi la toute puissance de la monnaie américaine.
Ces élucubrations
européistes sont évidemment absurdes:
Une "ère nouvelle"
un peu vieillotte
D'une part il est faux de
dire que le Japon ne se souciait que du dollar: le dollar est pour le Japon
la monnaie du pays qui est son principal fournisseur et son principal client;
le dollar est également la monnaie dans laquelle est libellée
sa facture énergétique. Il est naturel que le niveau du dollar
soit la première préoccupation monétaire du Japon.
Ce n'est pourtant pas la seule: on l'a vu en 1997, lors de la crise asiatique
quand le Japon a assisté en spectateur impuissant à l'effondrement
des monnaies coréennes et thaïlandaises, ce qui allait affaiblir
ses exportations. On l'a vu l'année suivante quand il a obtenu,
après bien des pressions, que la Chine ne dévalue pas le
yuan. La prétendue nouvelle ère ressemble furieusement à
l'ancienne: les Japonais surveillent 1° le dollar et 2° le yuan
et enfin, les autres monnaies.
Bientôt une autre
nouvelle ère
D'autre part il est assez
piquant de voir un nouveau signe de faiblesse de l'euro accueilli comme
une bonne nouvelle par les européistes. Dans ces conditions, ils
devraient d'ici 2002 avoir une occasion supplémentaire de se réjouir:
quand l'incohérence et le malthusianisme du projet européen
apparaîtront de plus en plus évidents, l'euro baissera face
à toutes les monnaies, ce que les Allemands n'accepteront plus:
on verra alors tout ce que la planète compte de Banques centrales
s'affairer au chevet de l'euro pour tenter de ranimer le mourant. Ce sera
alors une fantastique victoire de l'euro! La mort annoncée de la
monnaie n'est-elle pas la préoccupation des banquiers du monde entier?
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